Photobucket
 

31 juillet 2008
219
Ma Lucie,

Je t'écris de la chambre 219. Une chambre pour oublier. Une armoire, un matelas, un bureau, une vue sur la pinède, un vieux lavabo ébréché. J'ai envie de l'appeler. J'appelle tous mes amis. Entendre toutes les voix, plutôt que la sienne.

Je lis " Barrage contre le Pacifique" et c'est sombre et beau. Je dis: "Tiens, lis comme c'est sombre et beau, ce livre, si tu veux, je te le donne". Je descends dans les calanques, les calanques à câlins. Je frappe à la porte, je dis "Je te dérange?". Il répond: "Non, viens, on va discuter". C'est bien qu'on passe du temps ensemble.

Je regarde toutes les filles. Penser à toutes les filles, plutôt qu'à elle. Je regarde tous les corps, les biologiques, les modifiés, ceux qui ont des cicatrices, tous ces corps libres. Je me regarde. Comment est mon corps, est ce qu'il est libre? Je fais la sieste sous les arbres. On me demande d'où je viens, je dis: "de Bruxelles".

Parfois, je m'échappe de la chambre 219, vers la Cité Radieuse. Je bois un café en terrasse. Je regarde la ville, je ne pense à rien. Puis vers midi, je reviens. Je ne l'appelle pas. Personne ne m'appelle.

J'embrasse une fille, puis une autre. La nuit vient, je ne dors pas, je regarde ce corps nu endormi dans mes bras et puis j'oublie un peu, d'un oubli léger. Dans la chambre 219, voilà qu'on reste au lit, qu'on ignore l'étage qui se réveille, les rires. On reste là, tranquilles, sur cette île au rivage calme, à se toucher, à se dire des choses légères et douces, toujours les mêmes.

L'horloge tourne. On ne dort pas. Je ne l'appelle pas, personne ne m'appelle. Voilà le quai de la gare, on me dit: "je voudrais te revoir", on demande :"on s'appelle? ". Moi,j'embrasse, je ne dis rien encore, j'attends. Je vois bien qu'oublier, c'est mourir un peu.

Tu me manques, je t'embrasse,

Ton amie
posted by L'amie de Lucie at 19:39 - 0 comments
Les mots sont inutiles
Voilà, il y a des choses si banales, se dit Lucie, qu'elles existent à peine. La machine à café, le beurre demi sel, la confiture d'abricot, les tomates qui tardent à venir, la glycine qu'il faut couper. Être là c'est être comme chez soi. Le rituel est rassurant, huit heures et il faut aller chercher le journal, puis le pain, puis aller au marché, les abricots de Cécile, les jonchées en face du Prisunic, la recette de la tarte tatin. Et puis il y a cette femme tranquille et gaie, il faudrait lui dire je t'aime, je t'admire, je voudrais être comme toi. A chaque fois on essaye et puis on abandonne puisqu'on après tout elle le sait, on le sent. On se lève le matin, et on tarde le soir, pour profiter du temps, pour raconter et entendre des histoires, encore, et encore, celles du café de Surgères, celles des ballades en vélo à Palavas Les Flots, celle du voyage en train à Arles, celle de Pauline, qui était méchante. Ces choses banales, se dit Lucie, sont tellement fragiles qu'elles appellent toute la prévenance du monde, des gestes mesurés, l'inquiétude, le ton de la voix un peu haussé et le coeur serré au moment de partir. "L'heure approche", dit la grand mère. "Encore une heure", répond sa petite fille.
posted by L'amie de Lucie at 19:36 - 0 comments
Entendu aux UEEH - en vrac
- il y a des gants pour la vaisselle?
- Prends les gants en latex du kit fisting!
----------
- Oh! La plage des goudes! On y va?
--------
- Je suis magicien: on baise et hop! Tu disparais!
--------
- Monique Wittig me fait monter de ces angoisses!

Libellés : ,

posted by L'amie de Lucie at 00:21 - 0 comments
En vacances


Au cas ou vous n'auriez pas remarqué, ce blog était en vacances ou presque. L'Amie de Lucie était partie dans un coin sans internet afin de préparer la révolution sexuelle (encore) et de manger des crabes, des langoustines, des soles grillées avec pommes de terre au beurre ainsi que quelques palourdes.

Libellés : ,

posted by L'amie de Lucie at 00:04 - 0 comments

19 juillet 2008
banquet: l'entremetteuse
- Vous faites un tres beau couple tous les deux. Vous vous connaissez depuis le Lycee?
- Oui madame, sauf qu'on n'est pas ensemble.
- Pas encore! Mais vous êtes faits l'un pour l'autre, ça se voit!
- Oui, ça serait parfait si je n'était pas gouine et lui pede.
- Ah...
posted by L'amie de Lucie at 09:29 - 0 comments

17 juillet 2008
Le banquet-2
On rencontre parfois des gens intéressants, en sortant fumer en catimini, derrière la salle de banquet.
posted by L'amie de Lucie at 15:28 - 1 comments
le banquet
Voila. La mariée. Son père. Le curé.Des amis de quand on avait dix sept ans. Et si on dansait une valse tous les deux? On se rappelerait comment c'était quand on était amoureux. Heteros d'un soir. Comme la mariée. Son père. Le curé.
posted by L'amie de Lucie at 08:59 - 0 comments

14 juillet 2008
Flux migratoires
- Tu as les bouquins?
- Oui, oui, ça y est.
- T'as pas oublié les films?
- Euh, non.
- Le tuba?
- Aussi.
- Il te manque plus rien, alors?
- Bah, si. Un truc très important. Mais, je peux pas l'emmener.
posted by L'amie de Lucie at 08:00 - 0 comments

13 juillet 2008
Je pèse mes 80 kilos
Voilà que Mr J. ressort son poème préféré à son amie Lucie.

Je ne l'ai jamais trop aimé, moi, ce poème, se dit elle: "quand on aime, il faut partir". Comme s'il fallait fuir pour savoir, voyager pour voir le monde. Et pourtant, elle le relit, et commence peut être un peu à le comprendre.

Et puis elle se prépare, un peu dans la lune, à partir vers le Sud.
posted by L'amie de Lucie at 16:01 - 0 comments

12 juillet 2008
Se la couler douce
"Ah oui, se dit Lucie, j'emmène quoi à lire moi cet été, au fait? Des suggestions?"
posted by L'amie de Lucie at 13:14 - 1 comments

11 juillet 2008
Comment sont les gens.
Il y a des gens qui sont bienveillants, des gens qui veulent bien faire et qui te donnent des conseils. Puis il y a ceux qui ne veulent pas te couper les ailes, et qui disparaissent timides en faisant un petit bruit,pshitt, dans leur trou, avec un air très triste pour que tu te sentes coupable, mais surtout tout va bien, ne penses pas à moi, penses à toi.Il y a des amis, vraiment, ca fait plaisir, tiens, si on allait boire une bière on regarderait les filles passer, on serait contents. Il y en a qui ont plus de quatre vingt dix ans et tu te réjouis de les voir. Ceux-là tu es contente de te lever et de boire un café , tôt le matin, avec eux, dans la cuisine, en regardant le jardin, tu sais il y a ce petit couple de mésanges qui revient tous les ans, et le laurier, tu souviens du laurier, il est là depuis que tu es toute petite. Il y a ceux qui t'expliquent la règle numéro un puis la règle numéro deux, puis la règle numéro trois qui est de ne pas écouter la règle numéro un ni la règle numéro deux, et ça ne vous énerve pas un peu, ça, vous? Il y a ceux que tu avais oubliés et voilà poum, tu retombes sur un bouquin qu'ils t'avaient dédicacé et ça te rappelle des souvenirs du genre," ah oui, à cette époque, j'étais comme ça, je crois, j'étais comment déjà? ". Il y en a aussi des qui parlent tout le temps et tu voudrais qu'ils se taisent, et d'autres qui ne disent rien, absolument rien, et pourtant s'ils voulaient l'ouvrir ça serait vraiment, vraiment, le bon moment.
posted by L'amie de Lucie at 20:07 - 0 comments
Shapeshifting emotions
Voilà une installation qui évolue en fonction des émotions exprimées sur blogspot.com.

"Tiens, dit Lucie, et est ce que l'ennui en fait partie? ". Et puis elle baille un peu, se frotte les yeux et replonge sous la couette.

posted by L'amie de Lucie at 20:00 - 0 comments

6 juillet 2008
Paquebot début de soirée, fin d'après midi
Qu'il y en a une belle lumière sur ce paquebot, un soir d'inauguration, se dit Lucie, qui irait bien chercher sa princesse tout en haut de la tour. En attendant, elle ferait peut être mieux d'aller nous chercher une bière, non?
posted by L'amie de Lucie at 10:30 - 0 comments

3 juillet 2008
Y a plus qu'à
- Tu te lèverais le dimanche matin pour lui chercher des croissants, même l'hiver?
- Oui.
- Tu t'occuperais d'elle si elle avait la grippe?
- Oui.
- Tu serais gentille avec ses copines et aussi avec ses ex?
- Oui.
- Tu la laisserais apporter sa brosse à dents?
- Oui.
- Tu lui ferais des surprises juste comme ça, sans raison particulière?
- Oui.
- Et tu l'emmènerais dans la grande maison aux volets bleus, celle qui surplombe la mer?
- Ou elle veut.
- Tu la ferais se sentir aimée, belle, heureuse et en sécurité?
- Oui.
- Tu prendrais son avis très au sérieux?
- Oui.
- Tu serais sympa, mais bon, pas trop, aussi un peu salope?
- Oui.
- Tu aimerais bien cette petite lumière dans ses yeux?
- C'est déjà fait.
- Bah dis donc...
posted by L'amie de Lucie at 23:51 - 0 comments
Saint Josse, l'après midi

Saint Josse, l'après midi, ça grouille de monde et de poussière, ça colle à la peau dans la chaleur humide. Ça dit bonjour avec un regard coulant. Ça joue au foot entre deux bagnoles. Ça vibre des marteaux piqueurs. Ça sent l'huile de moteur. Saint Josse, l'après midi, plus ça monte, moins on voit la peau des femmes. De grands fantômes noirs glissent sans bruit, des gamins leur courent après en criant "maman". A Saint Josse, l'après-midi, ça fait du bien de faire un tour puis de rentrer, à la maison.
posted by L'amie de Lucie at 16:48 - 0 comments

2 juillet 2008
Sleep.
Tiens, se dit Lucie, il pleut. Au creux de son lit, elle écoute une chanson un peu triste et elle pense aux autres, autour, qui regardent le ciel et qui se sentent bien. Elle pense à une fille aussi, qui sous la même pluie, se blottit peut être contre son amoureuse, pour y trouver un abri.
posted by L'amie de Lucie at 23:00 - 0 comments

1 juillet 2008
Appelez-moi Sigourney Weaver, et vite!
- T'es malade
- A crever
- T'as un alien dans l'estomac?
- Non. Mais dans les tripes, peut être.
posted by L'amie de Lucie at 13:02 - 0 comments

A propos de Lucie
Name: L'amie de Lucie
About Me:
Mon amie Lucie s'ennuie. Pour la distraire, voilà son blog.
Cliquez z'y voir...

Avant, c'était mieux
Archives
Links



RSS: Site Feed

<< Home