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31 juillet 2008
Les mots sont inutiles
Voilà, il y a des choses si banales, se dit Lucie, qu'elles existent à peine. La machine à café, le beurre demi sel, la confiture d'abricot, les tomates qui tardent à venir, la glycine qu'il faut couper. Être là c'est être comme chez soi. Le rituel est rassurant, huit heures et il faut aller chercher le journal, puis le pain, puis aller au marché, les abricots de Cécile, les jonchées en face du Prisunic, la recette de la tarte tatin. Et puis il y a cette femme tranquille et gaie, il faudrait lui dire je t'aime, je t'admire, je voudrais être comme toi. A chaque fois on essaye et puis on abandonne puisqu'on après tout elle le sait, on le sent. On se lève le matin, et on tarde le soir, pour profiter du temps, pour raconter et entendre des histoires, encore, et encore, celles du café de Surgères, celles des ballades en vélo à Palavas Les Flots, celle du voyage en train à Arles, celle de Pauline, qui était méchante. Ces choses banales, se dit Lucie, sont tellement fragiles qu'elles appellent toute la prévenance du monde, des gestes mesurés, l'inquiétude, le ton de la voix un peu haussé et le coeur serré au moment de partir. "L'heure approche", dit la grand mère. "Encore une heure", répond sa petite fille.
posted by L'amie de Lucie at 19:36 -
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