| Punk rockers also need hugs |
Ce week end n'était pas fait pour passer un moment en famille, tranquilles et heureux. Ni pour faire des polaroids en noir et blanc et faire semblant qu'on est en 1971, dans le jardin de la maison.
C'était fait pour les remarques perfides, pour retenir ses larmes et sa colère, pour répéter mille fois la même chose, pour le mépris, pour penser à ce qui se passerait si on mourrait tous, seuls comme des chiens, tristes comme à 6 heures du matin à Ostende. C'était fait pour s'ignorer ou se haïr alors qu'en théorie on s'aime et un jour, on se manquera. C'était fait pour boire du champagne d'anniversaire alors qu'on aime pas ça, en faisant semblant d'être content. Un week end à se demander comment ca se fait qu'on est pas plus perturbés, ou alcooliques ou drogués. Un week end à attendre que ca se passe. Un week end à dire en vain, que non, ca n'est vraiment pas grave. Un week end à être vraiment fatiguée d'essayer de faire plaisir à tout le monde. Un week end à "tu es comme ton père", un week end à "tu es comme ta mère", un week end à "de toute façon tu n'es comme personne", un week end à "qu'est ce tu as besoin de faire ça?", un week end à envoir envie de lacher ma petite bombe personnelle et de tourner le dos, les laissant là, bouche bée, tous ceux qui m'ont aidée à grandir, tous ceux qui m'ont donné une enfance heureuse, tous ceux qui ne l'ont pas mérité, à s'entredéchirer, à se faire une vie compliquée, étriquée, sans surprise, entre le Carrefour et l'autoroute.
Quand même, on a fait un gateau italien. Et puis surtout, le jardin est magnifique.
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23 octobre 2006 
posted by L'amie de Lucie at 22:59 - 
